Un classique de l'été

Collégiale Notre-Dame et Saint-Domitien Huy

Parvis Théoduin de Bavière - 4500, Huy

La collégiale Notre-Dame et Saint-Domitien de Huy, joyau de l’architecture gothique en pays mosan, se dresse majestueusement en bord de Meuse. Sa silhouette imposante marque le paysage urbain depuis des siècles. L’actuelle église est construite entre 1311 et 1536, sur les fondations de plusieurs édifices antérieurs, dont une église romane consacrée en 1066 par le prince-évêque Théoduin de Bavière. De cette époque subsiste une crypte voûtée, redécouverte en 1906, qui abrite aujourd’hui le trésor de la collégiale, l’un des plus remarquables du pays.

Le bâtiment, entièrement en pierre calcaire, conjugue harmonieusement les styles gothique rayonnant et flamboyant. Sa façade occidentale est particulièrement emblématique avec ses trois tours carrées : une massive tournée vers la Meuse, les deux autres, plus légères, encadrant l’entrée côté ville. Elle est surmontée d’une rosace monumentale appelée Li Rondia, chef-d’œuvre du gothique mosan et plus grande rosace de Belgique dans son style.

À l’intérieur, la grande verrière du chœur, haute de 22 mètres, baigne l’édifice de lumière. Les vitraux que l’on admire aujourd’hui sont l’œuvre du maître-verrier Raymond Julin, réalisés entre 1973 et 1974, après les dégâts subis lors des deux guerres mondiales. Inspirés de la vie et des saints patrons de la ville, ils traduisent une symbolique forte de paix et de vitalité. L’un des éléments les plus précieux de la collégiale est le portail de Bethléem, daté du XIV^e siècle. Ce tympan sculpté, rare exemple conservé dans son intégralité en région mosane, illustre des scènes de l’enfance du Christ, comme la Nativité et l’Adoration des Mages. Classé dès 1933, il témoigne de la richesse iconographique et de la qualité de la sculpture gothique en bord de Meuse.

Le trésor conservé dans la crypte rassemble des pièces d’orfèvrerie d’exception : quatre châsses des XII^e et XIII^e siècles réalisées par les maîtres orfèvres mosans, dont la célèbre châsse de saint Mengold, attribuée à Godefroid de Huy. Ces œuvres, précieuses tant sur le plan artistique que spirituel, témoignent de l’importance du chapitre de Huy dans la vie religieuse médiévale.

Classée monument historique en 1942 et reconnue patrimoine exceptionnel de Wallonie, la collégiale a fait l’objet de plusieurs campagnes de restauration, notamment après un incendie en 1803 et de lourds dégâts au XIX^e siècle. Aujourd’hui encore, elle reste un lieu de culte vivant, accueillant fidèles, visiteurs et amateurs d’art, comme un trait d’union entre les siècles.