Dimanche 12 Août 2018 à 17:00 - Abbaye de Floreffe

Lucile Richardot, mezzo soprano

Ensemble Correspondances

Sébastien Daucé, direction

Perpetual Night

La musique de l’Angleterre du XVIIe siècle fait l’objet de fantasmes. On sait aujourd’hui à quel point la musique
française du Grand Siècle – autour de laquelle s’est construite l’identité de l’ensemble Correspondances – a 
été influente sur elle. La présence d’artistes français à la cour d’Angleterre a teinté l’art musical anglais, qu’il 
s’agisse des genres musicaux ou de l’art de jouer et de chanter – on trouve de nombreux doubles ornés à la 
française. Le Ballet de cour et le Mask sont deux genres extrêmement originaux mais dans lesquels on peut 
trouver bien des points communs. Si l’émulation entre les deux pays est encouragée par la circulation des 
artistes, elle l’est également par celle des souverains – le retour de Charles II après son exil en France, par 
exemple. Les couleurs instrumentales évoluent aussi, en parallèle et au fil des ans, la préférence passant de la viole au violon. 
Partant de l’idée d’un parcours entre deux répertoires “connus” que sont la musique de Dowland (notamment 
les consort songs) et celle des airs et des semi-opéras de Purcell, nous avons pu, au gré des recueils du grand 
éditeur londonien de l’époque John Playford et des manuscrits des bibliothèques de Londres et d’Oxford, 
découvrir un monde assez inouï, peuplé d’une pléiade de compositeurs dans une époque où l’inventivité 
des artistes est exacerbée. L’instabilité politique et religieuse renverse régulièrement les tendances et les 
esthétiques créant tout au long du siècle des expérimentations, des nouveautés, des traditions. On y voit 
l’apparition des premiers récitatifs anglais, la naissance de genres dramatiques bien avant l’opéra – qu’il 
s’agisse des grands airs de Mask (Care-charming sleep) ou des “scènes” dramatiques de John Hilton (Le 
Jugement de Pâris) rappelant les grands airs de ballet d’Antoine Boësset. Cette période constitue une riche 
étape dans la tradition de la chanson anglaise, mais également une rupture qui prépare la naissance du semiopéra à la fin du siècle. 
Au fil des airs retenus et de ce parcours qui retrace une histoire de l’art vocal anglais de 1620 aux dernières 
décennies du siècle, toutes sortes de personnages sont conviés. Dans un univers toujours teinté de 
mélancolie, ces évocations tantôt abstraites, tantôt incarnées, sont autant de situations et de fantômes du 
passé. Les figures d’Orphée, de Circé ou de Morphée, comme celles de tout autre poète soignant les plaies 
d’amour, montrent à quel point la musique et son pouvoir sont intimement associés à ces figures aimées, 
qu’il s’agisse de sentiment amoureux ou de l’admiration pour un prince ou un artiste disparu. Un monde se 
découvre qui lie avec subtilité la musique, l’amour, la nuit et la volupté, que résume le Powerful Morpheus de William Webb.

Programme

Robert Johnson (ca.1583-1633)
Care charming sleep

William Lawes (1601-1645)
Wiles I standing lake
Music the master of thy art is dead
Britannia Triumphans, Final of King's masque

John Coperario (1570-1626)
Go happy man

Martin Peerson (ca. 1572-1651)
O precious time

Nicholas Lanier (1588-1666)
No more shall meads be deck'd with flowers

Robert Ramsey (ca. 1590-1644)
Go perjured man
Howl not, you ghost furies, while I sing

John Jenkins (1592-1678)
Instrumental

John Banister (1630-1679)
Give me my lute

William Webb (ca. 1600-1657)
Powerful Morpheus

John Hilton (1565-1609)
A Dialogue of Juno/Venus/Pallas/Paris

James Hart (1647-1718)
 Adieu to the pleasures

George Jeffreys (ca. 1610-1685)
Amintas

Matthew Locke (1621-1677)
Pastorella

John Blow (1649-1708)
Sarabande

Henry Purcell (1659-1695)
Loving above Himself

John Jackson ( ? -1688)
When Orpheus Sang/Let Phillis

John Blow (1649-1708)
Phils, Oh! Turn



Infos pratiques

Abbaye de Floreffe